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Apprendre à nos enfants une Marseillaise de la Paix et de la Fraternité. C'est ce que nous propose un lecteur du journal Ouest-France après la déclaration de E.Macron reprise par son premier ministre.
« Le Président aurait fait preuve d’audace en ouvrant le chantier d’un réarmement pacifiste, c’est-à-dire une mobilisation pour la paix qui s’appuierait sur l’école et dès le plus jeune âge. Instruction civique, oui, mais en l’orientant vers l’étude des grands temps, des mouvements et des grandes figures du pacifisme, en prônant l’ouverture bienveillante vers l’autre et l’ailleurs, en pointant les dangers du nationalisme et du repli sur soi. »
«Changer les paroles de notre hymne national (d’autres pays ont montré le chemin) recueillerait, je le crois, l’assentiment des femmes et des hommes de bonne volonté.» | OUEST FRANCE ARCHIVES
Ouest-France Publié le
Jean-Pierre Corlay (Loire-Atlantique) :
« Dans ses vœux aux Français, comme dans sa conférence de presse du 16 janvier, le Président Macron a employé à plusieurs reprises le terme de « réarmement », adressé tant à l’ensemble du pays qu’au nouveau gouvernement. On comprend le sens métaphorique du terme, synonyme de mobilisation, d’audace, d’action, et dans tous les domaines : réarmement politique, économique, civique, ce dernier devant trouver son terreau dans l’école républicaine qui doit renforcer l’instruction civique et faire chanter la Marseillaise dès l’école élémentaire, selon les mots du Président.
Pourtant, cette posture volontairement martiale est bien malvenue alors que des conflits majeurs se déroulent à nos portes ; entre autres, la guerre d’usure, très meurtrière, entre la Russie et l’Ukraine, et l’effroyable guerre de représailles menée par Israël à Gaza, produisant, de fait, un « génocide », c’est-à-dire un massacre de populations, mais aussi la destruction de leur espace et de leurs lieux de vie.
Dans la situation actuelle où la violence est partout présente, dans la rue, à l’école, sur la route, sur les terrains de sport, et à l’échelle internationale, le Président aurait fait preuve d’audace en ouvrant le chantier d’un réarmement pacifiste, c’est-à-dire une mobilisation pour la paix qui s’appuierait sur l’école et dès le plus jeune âge. Instruction civique, oui, mais en l’orientant vers l’étude des grands temps, des mouvements et des grandes figures du pacifisme, en prônant l’ouverture bienveillante vers l’autre et l’ailleurs, en pointant les dangers du nationalisme et du repli sur soi. La Marseillaise, pourquoi pas, mais en changeant les paroles ô combien violentes, haineuses, voire raciales (Qu’un sang impur…) qui se justifiaient dans le contexte révolutionnaire mais que beaucoup trouvent choquantes aujourd’hui.
Le but ici n’est pas d’alimenter la polémique qui ressurgit de temps en temps […] mais de rappeler simplement que nombreux sont ceux qui ont déjà proposé d’autres paroles. Parmi eux, Lamartine, l’abbé Pierre qui, en 1992, préfaçait l’ouvrage de Jean Toulat, Pour une Marseillaise de la Fraternité, le chanteur Graeme Allwright et sa Marseillaise pacifiste, dont le refrain est : La flamme qui nous éclaire / Traverse les frontières/ Partons, partons / Amis, solidaires / Marchons vers la lumière.
Et la Marseillaise de la Paix de 1892, avec ses cinq couplets et son refrain : «Plus d’armes citoyens / Rompez vos bataillons / Chantez, Chantons / Et que la paix / Féconde nos sillons.»
Changer les paroles de notre hymne national (d’autres pays ont montré le chemin) recueillerait, je le crois, l’assentiment des femmes et des hommes de bonne volonté quelle que soit leur religion, idéologie ou opinions. Et en apprenant à nos enfants une Marseillaise de la Paix et de la Fraternité, on pourrait semer les graines d’un véritable « réarmement pacifiste » qui porterait très vite ses fruits et serait l’honneur du pays. »