Jacques Riondé, Philippe Krynen, deux militaires objecteurs de conscience sur le site d'essais nucléaire de Moruroa.

Le numéro de mars 2021 de Nukleel ?,  le journal des CLIN (Comités Locaux d'Information Nucléaire), engagés contre le projet de centrale nucléaire à Plogoff, était consacré au nucléaire militaire sous le titre "La Bretagne au cœur de la cible". Relisant récemment ce numéro j'étais attiré par deux noms. Ceux de Jacques Riondé et de Philippe Krynen dans un article consacré aux essais nucléaires à Moruroa. Il y est noté que Philippe Krynen et Jacques Riondé ont démissionné de l'armée en 1988 "pour cause de refus de servir la bombe".

Comment ne pas chercher à en savoir plus ?

Jacques Riondé.

Un premier lien nous en dit plus. Jacques Riondé y rappelle l'irradiation de deux météos déposés sur l’atoll de Tureia fortement contaminés après y être demeurés sous les retombées de l'ordre de deux ou trois semaines.

Quant aux habitantes et habitants de l'Atoll....

Témoignage de Jacques Riondé sur Tureia contaminé en 1967

Nous le retrouvons ensuite dans une longue émission de France Inter sur le même sujet.

La Polynésie : après les essais nucléaires, avec Albert Drandov et Jacques Riondé

Extrait  à partir de 21' : "on ne peut plus se taire. Donc on écrit une lettre à l'amiral. Et on va dans le bureau du commandant, on lui dit vous faites chier et on lui dit c'est terminé de collaborer avec vous... on dit ça parce qu'on sait ce qui va se passer... tout le monde se met en route.... la sécurité civile, la sécurité militaire, l’aumônier, pour essayer de nous récupérer... pour nous dire vous voyez bien, vos officiers aussi vont à la messe, c'est pas un problème vous pouvez continuer, peut-être que pour cette saison on pourrait vous mettre un peu ailleurs, vous mettre en retrait.

Pour nous c'est non. La lettre est affichée ce qui nous sera sérieusement reproché par la suite. Dans les 48 heures on est rapatriés, c'est le 21 avril 1968... On est enfermés, au bout d'un mois on sort de prison et là il faut passer devant un conseil de discipline pour démoralisation des troupes en temps de paix et faute grave contre la discipline. Et donc un conseil de discipline c'est un tribunal militaire, c'est le ministre qui a la main, il décide même contre les gens qui ont suivi le conseil et il dit : à éliminer de l'armée"

Philippe Krynen

Albert Drandov dit l'avoir retrouvé en Tanzanie. C'est un article dans Médiapart qui retrace son parcours en compagnie de son épouse.

"Nous sommes en 1981, Philippe Krynen, pilote, fait ses adieux à l’aviation. Son épouse et lui ont décidé de changer l’orientation de leur vie et de s’occuper désormais des enfants orphelins qu’on dit si nombreux en Afrique."

Pourquoi en Tanzanie ? "Lorsqu'il découvre Kagera en 1988, la situation de ses habitants, pris dans la profonde dépression économique de la région du lac de l'Ouest, est dramatique. Bien que cela ne soit pas encore dit ouvertement, le SIDA creuse des tombes, appelant à une action immédiate.

PARTAGE TANZANIE est alors créé, avec pour objectif principal de secourir les orphelins de la région Kagera et de les amener à l'âge adulte, éduqués, sains et responsables." (Partage Tanzanie)

Pour conclure avec Nukleel, la fin de l'article :