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Nous présentons ici des extraits du Mémoire de recherche de Master 2 « Civilisations, Cultures et Sociétés Mondes modernes et contemporains Année Universitaire 2023-2024 » de Kerian BOUTHEMY.

 


L’Île Longue, un territoire d’enjeux,  un espace de débats (1963-2022).

 

 

Le projet Coelacanthe et la volonté d’établir dans la rade de Brest le futur de la dissuasion française.

 

L'échec, en 1955, de la construction du Q-244, le premier sous-marin à énergie nucléaire, était attribué à la mauvaise coordination de conduite du projet. [.] En découle de la création, à la fin de l’année 1962, de l’organisation « Coelacanthe », qui vise, au sein de l’État, à imposer une synergie entre acteurs. Cette organisation repose sur l’action de plusieurs intervenants majeurs désignés sous le terme « maître d'œuvre », en abrégé « MO Coelacanthe ».

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Parmi les problèmes que doit résoudre l’organisation Coelacanthe figure évidemment le point d’implantation en France du port-base et des infrastructures  nécessaires pour mettre en œuvre une force maritime de dissuasion crédible en pleine Guerre Froide.

 

Il est indispensable de construire des installations d’envergure, et l’amiral Cabanier, chef d’état-major de la Marine, en éclaire la conception : « Le port-base, doit être en mesure d’assurer le soutien logistique nécessaire à tout sous-marin, c’est-à-dire, réparations, ravitaillement, courant électrique, alimentation en eau, casernement, détente ; il doit aussi être prévu pour la manipulation, le stockage, l’entretien et l’assemblage des engins et des charges nucléaires, le démarrage des réacteurs, l’évacuation des effluents radioactifs, le changement de cœur des réacteurs.  Ceci pose des problèmes nouveaux, mais qui peuvent être résolus sans difficulté majeure. [...] La protection de ce port-base est évidemment très importante. Des mesures et des moyens de sûreté particulièrement étudiés seront mis en place autour des sous-marins et de leur infrastructure opérationnelle... »


La France ne manque pas de côtes, mais la plupart ne sont pas adaptées pour accueillir les installations de cette nature. Il est en effet impératif de disposer d’une rade-abri en eau profonde pour permettre une évolution aisée des sous-marins, mais suffisamment contraignante pour être protégée des intrusions. Une surface territoriale doit être suffisamment imposante et disponible pour stocker les missiles (lanceurs voire têtes nucléaires), un centre opérationnel et administratif, et des casernements  pour les différents personnels.


La Corse fait partie des hypothèses primitives. Elle remplit plusieurs conditions, mais l’éloignement de toute installation industrielle s’avère rédhibitoire et conduit le comité Coelacanthe à écarter cette possibilité. Pareillement, le comité exclut la côte d’Azur pour des raisons essentiellement touristiques, tandis que les rivages du Languedoc-Roussillon se révélaient trop plats et trop linéaires et bientôt voués à la même fonction.


Les recherches se concentrent sur la façade atlantique. Il est, de plus, nettement mieux approprié d’établir un port-base en Atlantique qu’en Méditerranée pour assurer la sortie des bateaux discrètement et rapidement dans les profondeurs de l’Atlantique. Le passage du détroit de Gibraltar serait un vrai problème pour la sécurité des patrouilles.


La Rochelle n’est pas retenue, pour des raisons identiques que celles évoquées concernant les options méridionales. Cherbourg et le Cotentin sont déjà la zone du port constructeur des SNLE. Le secteur souffre de sa faible hauteur d’eau dans ses abords, et de la forte densité du trafic maritime dans la Manche. Il reste donc la Bretagne.


Les visées de l’installation du port-base à la pointe de l’Armorique sont confirmées par le service des constructions navales et armes navales, organisme de la Marine nationale qui annonce, le 12 janvier 1963, que les SNLE y seront basés et entretenus. A ce propos, une mission d’information dirigée par l’amiral Rousselot se rendra à Brest le 17 et 18 janvier 1963.


La rade de Brest présente l’avantage d’être à mi-chemin des deux principales zones de patrouilles, « si l’on estime que la cible principale est bien Moscou », avec des durées de transit comparables. En effet étant donné la portée des missiles balistiques de type M1, de l’ordre de 2 500 km, deux zones d’opérations sont possibles pour les SNLE.

 

La première est la zone de la Mer de Norvège et l’entrée de la mer de Barents. La deuxième zone se situe de la côte orientale de la Sicile jusqu’aux côtes de Syrie et du Liban.


La rade de Brest pourrait, au premier abord, souffrir de l’étroitesse de son point de passage que forme son goulet. On l’imagine aisément bloqué par un adversaire en cas de conflit. Mais cette crainte possible n’est pas retenue comme un obstacle, car le principe de la dissuasion repose sur la menace représentée par les sous-marins en patrouille. L’attaque du port-base, ainsi que du goulet, constituerait de facto un casus belli suivi d’une riposte instantanée.


Si nous nous permettons de remonter le temps jusqu’en avril 1683, lorsque Vauban découvre la ville et le port de Brest, il manifeste immédiatement son enthousiasme : « Si Brest est l’un des meilleurs ports du monde, sa rade est une des plus excellentes et de la plus grande étendue [...] Voici la plus belle pièce d’eau de l’Univers. »


Dans la même perspective et environ trois siècles plus tard, le 15 février 1965, de  Gaulle, après avoir assisté au défilé naval de Lanvéoc-Poulmic en presqu'île de Crozon, regagne Brest à bord du dragueur océanique Colmar. A sa demande, le navire vire du côté de la pointe des Espagnols. A la passerelle, le chef de l’État déclare, en contemplant la rade de Brest : 

 

« La géographie a peut-être fait de Brest un haut lieu de notre destin. »


Le choix d’un site de la rade est aussi inhérent à la proximité des nombreuses zones militaires permettant sa protection, et l’interaction des centres déjà opérationnels avec le port-base des SNLE. Les hélicoptères de la Base Aéronautique Navale (BAN) de Lanvéoc-Poulmic, l’ensemble de l’aviation de chasse de la Force maritime de l’aéronautique navale situé à Landivisiau inauguré en 1965 en forment le maillon aérien. À Lorient, sont postés les sous-marins d'attaque à propulsion diesel et la 2e escadrille de dragage, essentiels à la sécurisation des points de passage des SNLE. Complément essentiel au maillon aérien, les avions de patrouille maritime stationnent à la BAN de Lann-Bihoué. Un projet de base d’hélicoptères est évoqué sur l’île d’Ouessant, mais la Marine y renonce devant l’hostilité de la population locale et du  conseil général du Finistère.

 


Le choix de l’Île Longue.


Procédons de façon chronologique quant aux différentes localisations étudiées par le comité Coelacanthe pour abriter les SNLE et leurs différentes composantes, une fois la rade de Brest s’avérant le choix définitif. Nous partirons des premières évocations de sites pour parvenir à la décision finale d’installer le port-base à l’Île Longue, et les missiles à Guenvenez.


Une première conférence des membres Coelacanthe a lieu à Brest, le 17 janvier 1963 lors de la mission dirigée par l’amiral Rousselot. Cette conférence envisage d’abord la possibilité d’installer deux postes d'amarrage et un bassin (pour carénage et chargement d’engins) à la Pointe de l’Artillerie, à l’embouchure de la Penfeld, sur sa rive droite, dans la base navale de Brest. Le stockage des missiles et des matières radioactives pourrait être effectué à la pyrotechnie Saint-Nicolas.


Celle-ci, déjà opérationnelle, possède l'avantage de pouvoir être étendue dans l’amont de la vallée de Kerhuon. Les casernements et locaux d’entraînements peuvent être basés à la Pointe, côté Recouvrance, à Brest. Dès mars 1963, des études sont effectuées à l’entrée de la Penfeld pour mesurer la houle. Le site semble dans un premier temps convenir grâce à la faculté de grouper les installations, et la proximité des installations industrielles de l’arsenal.


Le comité Coelacanthe établit de prime abord un rayon de sécurité de 400 mètres. Concernant les manipulations d’engins correspondant à l’explosion simultanée de 7 missiles, un rayon d’un kilomètre. Les estimations des zones de sécurité sont reprises des normes américaines. La pointe de l’Artillerie se révèle peu adaptée dans ces conditions. En effet, elle est quand même adossée à la ville de Brest. À la fin de l’année 1963 est donc établie une Commission de sécurité des armes atomiques pour habiliter les distances nécessaires à l’utilisation du nucléaire.

 

Le 20 novembre 1963, lors d’une réunion à Paris, le groupe Coelacanthe rejette définitivement la pointe de l’Artillerie. Distante de moins de 400 mètres des immeubles de Recouvrance, l’hypothétique base manque également de discrétion, l’emplacement envisagé étant en vue plongeante de la ville.


Le comité envisage de maintenir le port-base à Brest car le site possède les installations nécessaires, ce qui induit des coûts d’infrastructures plus supportables. L’amiral Coelacanthe, Henri Rousselot, estime qu’en restant dans la rade-abri, l’emplacement  le plus approprié est la grande jetée Sud, près de l’ancienne base sous-marine allemande de Laninon. L'emplacement est examiné du point de vue de la sécurité. La distance de 800 mètres des premières habitations civiles est considérée comme suffisante. Les terrains situés aux abords de l’arsenal appartiennent à la Marine, les possibilités d’approche de l'urbanisation civile sont donc limitées. Les représentants du CEA notent que l’emplacement présente des avantages par la possibilité d’établir un dock flottant autour de la grande digue. Le voisinage de l’ancienne base des sous-marins allemands, qui a le bénéfice d’être bétonnée et de pouvoir convenir pour les installations d’entretien du réacteur, n’est pas négligeable.


Durant cette période, le comité ne projette pas la création d’une base complète de sous-marins. Des études sont ainsi lancées pour l’enracinement de la grande digue avec ses avantages et ses conséquences.


Toutefois, le comité réfléchit à des solutions secondaires en dehors de la rade-abri de Brest. Mais en cette fin d’année 1963, la construction d’une base complète de SNLE en dehors de Brest est sous-estimée par manque de fonds susceptibles d’être suffisants. Malgré tout, lors de la réunion du 20 novembre 1963, certaines solutions en dehors de Brest sont évoquées. Un premier emplacement remarqué est l’anse du Portzic pour ses possibilités d’extension portuaires en continuité à  l’ouest des emprises de l’arsenal. Cependant les problèmes de proximité d’établissements civils se posent de façon identique à la rade-abri.


Le deuxième emplacement repéré est la Pointe des Espagnols. Sa disposition favorable, s’agissant des fonds marins à l’entrée du goulet, et de son aptitude à l’aménagement des terres-pleins, est appréciée. Le comité pense que l’achat des terrains sur la pointe des Espagnols ne pose aucun problème et qu’il est possible de créer une vaste zone d’isolement.


Enfin, le troisième emplacement relevé est l’Île Longue, au sud de la rade, près  du village du Fret. Ce site présente des caractéristiques intéressantes pour le comité mais il est déjà occupé par des installations militaires. Un centre d’expérimentation des torpilles est en effet situé au nord de l’île et n’apparaît pas transférable.


Le 4 novembre 1963, 4 jours après la réunion de Paris, le capitaine de frégate Wurter, membre du projet Coelacanthe, partage dans ses notes quelques réflexions. Ce dernier assure que la rade-abri de Brest présente des inconvénients récurrents.


Par exemple, l’éloignement des fonds de 100 mètres obligerait le SNLE à un transit de plusieurs dizaines de milles nautiques dans des zones faciles à miner. De plus, les mouvements des SNLE se produisant à proximité de zones civiles seraient faciles à détecter. Le danger présenté pour la ville par des navires à propulsion nucléaire porteurs d’armes de  destructions massives n’est pas à négliger.


Enfin, il retient que Brest sera un objectif nucléaire indéniable pour l’ennemi.

 

Le capitaine de frégate propose les conditions suivantes pour l’installation d’un port-base : être aussi près que possible des fonds de 100 mètres, être isolé d’une grande agglomération et d’un grand arsenal, soit un changement total de paradigme.

 
Dans ces notes, il préconise, en adéquation avec ces référencements, une installation sur l’île d’Ouessant. Cette dernière possède des eaux profondes, et la baie de Lampaul présente la possibilité d'être aménagée pour y construire toute l’infrastructure d’une base de SNLE. L’île est décrite peu habitée, et offre de vastes surfaces avec des hauteurs pour la création d’une zone sécurisée. La perspective d’une installation sur Ouessant a donc existé. Mais l’absence de garantie de maintien permanent du lien au continent fragilise le projet.


Au début de l’année 1964, des travaux sont entrepris par le Groupe d'Études Atomiques pour valider les différents sites possibles. Le 20 février 1964, le préfet maritime alerte le ministre concernant des projets de zone industrielle entre Kerhuon et la Forest-Landerneau et sur leurs interférences possibles avec le projet Coelacanthe car l’Armée, en attente des différentes solutions envisagées, n’a pas réservé les  terrains. La France se développe aussi économiquement et la concurrence foncière est rude.


Le 19 mars 1964, le Cap de la Chèvre est également visité comme solution de rechange pour l’établissement d’un port-base, nommé projet « Capricorne ». Une nouvelle réunion du projet Coelacanthe est présidée par l’amiral Cabanier, le 4 juin 1964. L’amiral Rousselot expose la solution de stockage souterrain des missiles dans la vallée de Kerhuon, l’assemblage des propulseurs à la pyrotechnie de Saint-Nicolas et l’assemblage des têtes nucléaires au Portzic. L’amiral et le MOP Bensussan précisent que ce projet est le seul envisagé et a l’avantage de se rattacher à des installations existantes.


L’affaire semble entendue. Mais les choix de l’amiral sont immédiatement critiqués par le comité. Le 6 juin 1964, une fiche de la Division « Navires Armés » critique la dispersion des installations et des difficultés de transport que cela induit. En l’espèce,  sont pointés les emplacements des zones d’assemblages considérées trop proches des agglomérations. Le 8 juin 1964, une fiche du comité Coelacanthe envisage que le stationnement des SNLE soit maintenu en rade-abri mais concède que le chargement des missiles pourrait s’effectuer en rade, soit à un quai implanté au lieu de stockage,  soit à un bâtiment de dépôt.


Le 6 juillet 1964, le projet « Capricorne », jugé défavorable par l’amiral Rousselot, est abandonné, car considéré comme trop coûteux. Certains avaient imaginé un long tunnel pour traverser la presqu’île de Crozon et rejoindre Brest. On s’arrête a priori définitivement sur la solution d’un stationnement des SNLE dans la rade-abri sur la jetée sud avec un dock flottant.


Le stockage des missiles et des têtes nucléaires et leurs assemblages ne peuvent être réalisés près de l’agglomération brestoise à cause des restrictions de protection imposées par la Commission de Sécurité des Armes Atomiques. Dès lors, le comité décide de s’éloigner de Brest et de regarder les possibilités au sud de la rade. On retient trois sites pour le stockage des têtes et le montage éventuel des engins, la Pointe de l’Armorique sur la Presqu’île de Plougastel , la pointe des Espagnols et l’Île Longue sur la Presqu’île de Crozon.


À la fin de l’année 1964, des levés gravimétriques sont effectués dans l’arsenal de Brest (jetée sud, quai d’armement), à la Pointe de l’Armorique au bout de la presqu'île de Plougastel, et à l’Île Longue. La Pointe des Espagnols a été abandonnée pour construire des infrastructures, les courants y sont trop violents.


Le 24 novembre 1964, une demande ministérielle prescrit au port de Brest d’étudier le stationnement et les carénages des SNLE autour d’un môle à construire le long de la grande jetée de la rade-abri. Elle prescrit d’y effectuer des sondages. Le 10 décembre 1964, la Direction des Travaux Maritimes suggère d'effectuer, dans le même temps, des sondages à la pointe Nord-Est de l’Île Longue. Le 15 décembre 1964, est transmise à Paris une demande de crédit pour opérer ces sondages.


Durant le dernier mois de l’année 1964, ce dernier site commence à intéresser de plus en plus le comité Coelacanthe. Pourtant, le 20 janvier 1965, une fiche de renseignement écrite par l’amiral Rousselot est envoyée aux membres Coelacanthe pour justifier son intention du choix du port de Brest comme port-base principal des SNLE. Il note que l’avantage du port de Brest réside dans sa situation d’éloignement maximum de l’ennemi potentiel. Il indique aussi que Brest est une région stable du point de vue politique et social et que la population est traditionnellement favorable et accueillante à la Marine. Enfin, il souligne que Brest est le port devant accueillir la plus grande partie de la future flotte française et doit s’équiper d’infrastructures conséquentes. L’amiral veut s’efforcer, compte tenu des contraintes de sécurité nucléaire, de rattacher l’infrastructure nécessaire aux SNLE à celle déjà existante de la base navale de Brest.


De cette façon, il opte pour la version opposée à celle créant un nouveau port externe. Il note péremptoirement dans son courrier que la rade de Brest se présente assez mal pour une telle création.


La visite du général de Gaulle, en février 1965, oblige la finalisation du projet d’installation. Le 6 mars 1965, malgré les options de l’amiral, la demande est adressée à Paris d’une équipe d’hydrographes pour les mesures de courants à l’Île Longue. En mars 1965, les campagnes de sondages couvrent deux sites, la rade-abri de Brest et l’Île Longue.


Le moment charnière est la visite en Presqu’île de Crozon, le 11 mars 1965, du représentant Jaubert, chef du Bureau d’Armes et Munitions faisant partie de la Direction Centrale des Constructions et Armes Navales et membre du comité  Coelacanthe. Il reconnaît les sites possibles pour le stockage des missiles. Quatre sites sont identifiés dans la Presqu’île de Crozon lors de cette mission. Le premier sont les parages du Fret à proximité de l’Île Longue. Le deuxième est le site de Quélern à côté de Roscanvel. Le troisième est situé à Landaoudec au nord de Crozon. Enfin le quatrième est le site de Guenvenez situé au nord-ouest de Crozon.

 


L’emplacement de stockage des missiles dans la Presqu’île de Crozon prend dès lors du crédit. L’Île Longue devient alors la première option devançant la rade-abri de Brest. Le site est validé par le Groupe d’Études Atomiques et la Commission des Armes Atomiques comme port potentiel d’embarquement et de débarquement des missiles, pour le stockage des têtes, et pour l’assemblage des têtes et des  propulseurs.


Le 3 juin 1965, les MO et le MOP Coelacanthe valident définitivement le port-base àl’Île Longue, avec  l’installation des engins à l’annexe de Guenvenez. Un courrier est transmis à l’État et indique les terrains à acquérir par voie d’expropriations. À partir de ce moment, l’Île Longue devient officiellement un territoire affecté aux besoins de la Défense Nationale.


L’installation de la base à l’Île Longue est l’achèvement d’une politique menée depuis 1945 par les différents protagonistes pour permettre à la France de se doter d’une dissuasion nucléaire, et d’être capable de se maintenir comme une puissance  mondiale. L’Île Longue et ses habitants subissent les actions entreprises par les différents gouvernements français de l’après-guerre.

 

En 1965, l’Île Longue est encore un « paradis » pour ses occupants, l’île connaît ses derniers moments de vie civile avant qu’elle ne devienne un site militaire.

 

A suivre : 

 

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Voir aussi.

De la Bretagne à la Polynésie. Refuser l'arme nucléaire. 

 

Alors que nous luttions contre le projet de construction d’une centrale nucléaire à Plogoff, dans la pointe du Raz, certains de ses partisans nous interpellaient : « vous luttez contre une pacifique centrale électrique, mais vous oubliez que vous avez à votre porte, à L’Île Longue, une base de sous-marins nucléaires dont les missiles sont destinés à faire des millions de morts » .

Erreur, nous n’avions pas oublié !

 

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