Énergie. « On ne peut pas considérer le seul bilan carbone du nucléaire en omettant toutes les autres pollutions spécifiques telles que les déchets radioactifs. »
« Oui, une France sans nucléaire, c’est possible ! »
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Un lecteur considère, dans un courrier paru le 2 novembre, que « l’énergie nucléaire pollue relativement peu ». Encore faut-il prendre en compte l’ensemble des paramètres…
L’auteur n’évoque que le bilan carbone du nucléaire en omettant toutes les autres pollutions spécifiques au nucléaire comme, bien entendu, les déchets radioactifs que nous ne savons toujours pas retraiter et que nous léguons aux générations futures.
On pourrait également citer la pollution engendrée par l’extraction d’uranium ainsi que le cocktail radioactif que l’usine de La Hague rejette 24 heures sur 24 dans la Manche.
Mais il ne faudrait surtout pas oublier la pollution immense qu’engendrerait une catastrophe nucléaire. Or, c’est le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) lui-même qui l’a déclaré en 2016 : « Il faut imaginer qu’un accident de type Fukushima puisse survenir en Europe. »
Autrement dit, il en va des accidents nucléaires comme des accidents de la route : « Ils n’arrivent pas qu’aux autres… » Et c’est finalement, uniquement « par chance » que, jusqu’à présent, nous avons échappé à une catastrophe nucléaire en France.
En 1969 : fusion partielle du cœur du réacteur de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher). Cet accident nucléaire a eu pour conséquence une pollution de la Loire par du plutonium.
En 1980 : nouvelle fusion partielle du cœur du réacteur de Saint- Laurent-des-Eaux et nouveaux rejets de plutonium dans la Loire.
En 1999 : inondation de la centrale du Blayais (Gironde) : pendant dix heures, la centrale fonctionnera sans aucun filet de sécurité. Mais jusqu’ici, tout va bien…
C’est aussi « par chance », que le 11 septembre 2001, les terroristes qui ont attaqué les tours jumelles de New York n’ont pas choisi d’attaquer un site nucléaire… Depuis cette date, des avions militaires doivent surveiller en permanence ces sites. Pourvu que « la chance » reste de notre côté…
En revanche, est-ce par « malchance », que nous craignons aujourd’hui que l’Iran se dote de la bombe atomique ? Car c’est bien grâce au nucléaire civil, fourni par les Occidentaux, que ce pays espère accéder au nucléaire militaire. Pas sûr que les conséquences seront « relativement peu polluantes »…
Alors, pourquoi s’entêter dans une technologie si dangereuse, dont nous ne maîtrisons aucune conséquence sur le long terme, alors même que, non seulement Négawatt, mais aussi RTE nous le disent : oui, une France sans nucléaire et sans énergies fossiles, c’est possible !