A la base du "Pacte Electrique Breton", signé le 14 décembre 2010 : des courbes présentant trois scénarios ayant en commun une prévision d’augmentation de la consommation.
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Mais rapidement la vérité se fait jour, rien ne se passe comme annoncé et RTE (Réseau Transport d’Electricité) constate une stagnation de la consommation.
En 2016, la consommation corrigée des aléas climatiques a été de 21 040 GWh (soit21,04 TWh).
Que prévoyaient les scénarios du Pacte pour cette année 2016 ? 23,4 TWh avec le scénario de référence considéré comme le plus probable. Une prévision de 11% supérieure à la réalité ou encore de 5% supérieure avec le scénario "renforcé".
Comment ne pas relever cette différence ?
C’est ce que nous avons fait en complétant, année après année, la courbe ci-dessus (en noir la réalité de la consommation).
Pour avoir publié cette carte nous nous sommes attirés les foudres de certains partisans de la centrale. Pourtant un bilan réalisé en 2016 sur l’état de progression du Pacteapportait un élément nouveau.
On trouvait dans ce rapport la courbe suivante :
Une lecture attentive montrait que le scénario initial du Pacte, tel qu’il y était indiqué, n’avait plus rien à voir avec l’original de 2010. Afin de le rapprocher de la réalité observée, le Pacte avait été réécrit !
Pour le vérifier voir la composition ci-dessous :
Entre 2010 et 2015 : un Pacte réécrit.

Pour l’année 2009, prise comme base, on trouve un chiffre inférieur à 20,0 TWh en 2015 alors que le chiffre de 21,1 TWh avait été affiché en 2010, soit 5,5% de plus. Et ainsi pour le reste du graphique. Pour la courbe du scénario "renforcé" : 21,5 en 2015 au lieu de 22,5 en 2010 ; ou encore pour 2020 : 22,0 au lieu de 23,5.
Le commentaire joint à la carte osait même, à partir de ces nouveaux chiffres, se faire gloire d’une prétendue réussite du Pacte !
"Dans le cadre du Pacte électrique, il était attendu 850 GWh d’économies au regard du scénario de référence à l’horizon 2015. À la lecture de ce graphique, on peut conclure que cet objectif est atteint, puisque la consommation observée se situe au niveau du scénario MDE renforcée, objectif ambitieux issu d’une étude de l’ADEME."
Nous ne nous étions donc pas trompés. Les courbes initiales de 2010 n’avaient aucun fondement scientifique. La réalité venant les contredire, il était de toute urgence, pour les tenants du projet, de leur rétablir, en toute discrétion mais avec beaucoup de mauvaise foi, une certaine crédibilité. D’où cette manipulation des chiffres. Nous attendons avec intérêt le futur "état de la progression du Pacte" et les chiffres qui seront inventés à cette occasion.
Des partisans de la construction de la centrale ont voulu justifier cette différence par des courbes initiales tenant compte de "pertes en lignes". Le problème est que dans aucun des rapports annuels de RTE, la seule référence possible, il n’est fait mention de ces prétendues pertes.
Que penser de ce jeu avec les chiffres ?
Que nous avions de bonnes raisons de considérer les courbes initiales comme de la pure propagande. Il fallait à tout prix nous convaincre que, quoi qu’on fasse, la consommation allait augmenter, au besoin en forçant un peu-beaucoup sur les chiffres.
Que fabriquer de fausses données ou falsifier des données, dans le domaine des sciences, cela s’appelle une fraude et discrédite définitivement son auteur.
Les contre vérités, énoncées avec aplomb, sont bien les caractéristiques de l’ensemble de ce projet de centrale électrique à Landivisiau.