Page de l’antenne de Brest de l’Association Henri Pézerat – Ile-Longue
(dernière mise à jour de la page : 12/03/2017)
Le 1er Mars 2017, à Brest, le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale (TASS) a reconnu comme maladie professionnelle le cancer de l’œsophage ayant entrainé le décès de Mr Louis CREACHCADEC.
lire le communiqué de l’association sur ce jugement
Le 21 septembre 2016 avait lieu l’Assemblée Générale de l’antenne association Henri Pézerat des irradiés de Brest. Cette AG marquée par un signe fort d’encouragement – la reconnaissance du préjudice d’anxiété obtenu pour la double exposition amiante – rayonnements ionisants – et la perspective d’une étude de santé en coopération avec des chercheurs de l’université de Brest.
Témoignage de André GUENGANT, lors du débat public organisé à Saint-Brieuc le 12 juin 2015 par l’association Henri Pézerat, en solidarité avec les luttes des irradiés de l’Ile Longue et des (ex) salariés de Triskalia :
Irradiés : une étude de santé exigée (Le Télégramme de Brest 09-11-15)
Lire le dossier de presse suite à l’AG du 21 octobre 2014
L’Association Henri Pézerat a tenu, à Brest, le 2 avril 2013, une assemblée constitutive de: « l’Antenne Association Henri Pézerat des irradiés des armes nucléaires et leurs familles ».
Pourquoi Brest ? A l’Ile Longue, base des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) , des dizaines de travailleurs de l’Arsenal – mécaniciens, pyrotechniciens, électriciens – sont atteints de maladies graves, parmi lesquelles des leucémies et des cancers. Plusieurs sont morts, qui avaient entre 45 et 60 ans. Ces ouvriers ont travaillé pendant des décennies – au moins de 1972 à 1996 – au montage de têtes nucléaires, sans aucune protection.
Aujourd’hui, les maladies se multiplient, c’est l’heure des premiers comptes. Nous accusons l’armée française d’avoir exposé les travailleurs de l’Ile Longue, en connaissance de cause, à de graves dangers. La faute inexcusable de l’employeur a été reconnue par le ministère de la Défense lui-même, pour trois travailleurs malades reconnus victimes de maladie professionnelle radio-induite.
La création d’une antenne de notre association à Brest n’est qu’un premier pas. Nous réclamons l’ouverture d’une enquête indépendante sur les conditions de travail et d’exposition – passées et actuelles – à la radioactivité (et autres agents toxiques) et la levée du secret défense sur tous les aspects, notamment médicaux, de cette terrible affaire des irradiés de Brest. Qui est responsable ? qui est coupable ?
Le communiqué complet de l’Association Henri Pézerat du 3 avril 2013
L’article du Journal de l’Environnement sur la lutte des irradiés de Brest (2013)
Pendant 25 ans, l’armée française a employé des civils pour manipuler les têtes nucléaires des missiles balistique qui équipent les sous-marins nucléaires lanceurs d’engin. En tout, ce sont environ 130 personnes qui ont côtoyé quotidiennement et sans aucune protection ces ogives nucléaires à l’île Longue, dans la rade de Brest. Ce sont les premiers «irradiés métropolitains» de la bombe nucléaire française. Pour une dizaine d’entre eux, leur maladie a été reconnue par l’armée, grâce à la persévérance de militants CGT. Annie Thébaud-Mony est chercheure en santé publique et spécialiste de la santé en lien avec le travail. Elle a fondé l’association Henri Pézerat , de nom d’un ancien toxicologue au CNRS, figure-clé dans le dossier de l’amiante. Elle est allée cette semaine à Brest pour rencontrer d’autres employés à la retraite des arsenaux militaires et créer une antenne régionale de l’association en Bretagne. Elle raconte au Journal de l’environnement l’histoire de cette contamination classée secret défense.
Reportage de France 3 sur les irradiés de l’Ile Longue, mai 2015
L’article paru dans Le Télégramme de Brest, 3 avril 2013
L’article de Ouest-France, 3 avril 2013
L’article du Canard Enchaîné, 3 avril 2013
« Les irradiés en rade de l’arsenal de Brest »
L’article de Ouest France, 8 juin 2013
Jusqu’en 1996, les radiations autour des têtes nucléaires à l’Ile-Longue (Finistère) n’étaient pas prises en compte. Des techniciens demandent la reconnaissance de maladies professionnelles.
Pas de périmètre, pas de mesures de rayonnements, pas de formation. Le constat est alarmant. De 1971 à 1996, les techniciens travaillant autour des têtes nucléaires de l’Ile-Longue, en rade de Brest, le faisaient sans aucune protection. Cette base héberge les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), garants de la dissuasion française. Les ogives nucléaires qui arment les missiles y sont livrées en pièces détachées, puis assemblées sur place. Elles ont une puissance de plusieurs dizaines de fois la bombe d’Hiroshima.
«Jamais de mesures»
Ces têtes contiennent plusieurs kilos de plutonium à l’état solide et du tritium à l’état gazeux. Selon les témoins, ces matières radioactives ne sont pas entourées d’une enceinte de protection (en plomb par exemple), mais seulement couvertes d’une coque en matériau composite, laissant passer rayons gamma et rayonnements neutroniques.
« Pendant 25 ans, j’ai fait des manipulations sur les têtes nucléaires, sans qu’il n’y ait jamais de mesures », raconte Jean-Luc Caoren, appareilleur à la pyrotechnie de l’Ile-Longue (entreprise DCN, aujourd’hui DCNS). « Quand le missile embarquait à bord du sous-marin, on travaillait plusieurs heures à environ 1,5 m de la tête, pour fixer une membrane ».
Trois maladies reconnues
Il souffre aujourd’hui d’un lymphome qu’il tente de faire reconnaître comme maladie professionnelle. Un parcours du combattant. Car le lymphome ne fait pas partie des trois seules maladies officiellement reconnues comme liés à la radioactivité : leucémie, cancer des os et cancer broncho-pulmonaire. «Ce tableau des maladies professionnelles reconnues n’a pas été réactualisé depuis 30 ans», plaide son avocate Cécile Labrunie. «Il n’y a jamais réellement eu de recherches globales depuis celles sur les survivants d’Hiroshima». Certes, le cancer n’a jamais de signature évidente. Mais 18 maladies sont reconnues comme «radio-induites» dans le cas des victimes d’essais nucléaires. Hier, le dossier de Jean-Luc Caoren était défendu devant le Tribunal des affaires de sécurité sociale à Brest, pour qu’un nouveau collège de médecins examine son cas.
« Comme des demeurés »
Le plus surprenant, c’est que dans le même temps, à l’Ile-Longue, les personnels travaillant autour des chaufferies nucléaires (pour la propulsion) étaient formés, suivis médicalement et portaient des dosimètres. Le gendarme qui surveillait l’embarquement des missiles portait aussi un appareil de mesures. Mais pour les techniciens de la bombe, rien. « La chefferie nous a toujours dit « il n’y a rien qui crache » », raconte Pierre Guéguen, contrôleur de 1971 à 1997. Jean-Luc Caoren est amer : « Au début, on était content d’avoir du travail. Mais en fait, on était là comme des demeurés ».
Les premiers suivis spécifiques sont arrivés en 1997. Avant, selon Francis Talec, « environ 100 personnes ont été exposées dans l’ignorance des risques et sans protection ». L’association Henri Pézerat, qui défend les victimes, a recensé 10 malades, souffrant de leucémie pour la plupart. En 2004, la faute inexcusable de DCN a été démontrée après un décès. Depuis, l’État a reconnu quatre malades. Par ailleurs, 19 personnes vont tenter de faire reconnaître leur préjudice d’anxiété.
L’article du Télégramme, 8 juin 2013
Irradiés de l’Ile Longue. Une nouvelle procédure
Le tribunal des affaires de Sécurité sociale (Tass) de Brest étudiait, hier, le dossier d’un ancien ouvrier de l’Ile Longue souffrant d’un lymphome et qui travaillait sur les missiles à têtes nucléaires.
Communiqué d’information, Association Henri Pézerat -antenne de Brest, 7 juin 2013
Sur les procédures en cours.
Lettre au ministre de la Défense Le Drian, 7 juin 2013
Donc les appareils et les films utilisés au CEA ne permettaient pas de mesurer les rayonnements neutroniques. Une information étonnante. Les ingénieurs de haut niveau du CEA connaissent pourtant bien la physique nucléaire et la dégénérescence radioactive du plutonium.
(…)
Le 9 Décembre 1996 les élus CHSCT sont reçus par Le Contre-Amiral GEERAERT Inspecteur des Armes Nucléaires mandaté par le Ministre de la Défense pour mener une enquête afin de comprendre,disait-il, ce qui s’est passé et pour quelles raisons ces faits se sont produits.
(…)
En reconnaissant sa faute inexcusable sans saisir le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale, la DCN reconnaît avoir commis une faute d’une exceptionnelle gravité de 1972 à fin 1996 et à plusieurs reprises en ne procédant pas à une évaluation préalable du niveau de rayonnements aux postes de travail avant toute première mise en services des têtes nucléaires ou après leur modification. C’est une obligation prévue par les lois et décrets en vigueur qui a été bafouée.
Devant la gravité de la situation, notre association a tenu, à Brest, le 2 Avril 2013, une assemblée constitutive de : « l’Antenne Association Henri Pézerat des irradiés des armes nucléaires et leurs familles ».
(…)
Nous demandons l’accès aux résultats de l’enquête effectuée fin 1996 par le Contre Amiral GEERAERT.
Nous demandons également l’amélioration du suivi post-professionnel, la réalisation d’une enquête dite de cohorte prenant en compte l’ensemble des travailleurs qui sont intervenus sur ces postes exposés, afin d’obtenir un bilan précis des maladies radio induites survenues dans les activités de construction et maintenance des missiles, dans les activités des réacteurs nucléaires des S.N.L.E.
Notre association ayant une expérience en matière de suivi et d’études, nous souhaitons vous rencontrer pour vous présenter notre projet concernant le recensement des maladies radio- induites à la DCN L’Ile Longue.
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Irradiés de l'Île-Longue. La justice leur donne raison

Le combat des irradiés des armes nucléaires, à l'Île-Longue, porte ses fruits. Deux décisions de justice confortent leur action. Ceux qui ont travaillé autour des têtes nucléaires et des chaufferies de sous-marin estiment ne pas avoir été suffisamment protégés.
Pas suffisamment protégés, encore moins informés du risque encouru ! « Entre 1972 et 1996, on nous a fait travailler sans aucune protection et sans suivi spécifique, à part une visite médicale annuelle », attaque Francis Talec, le président de l'antenne brestoise de l'association Henri- Pézerat. « Pendant toutes ces années, nous avons travaillé au contact des têtes nucléaires de missiles et des chaufferies de sous-marins. On nous assurait que les enveloppes de missiles suffisaient à contenir les radiations. Ceux qui travaillaient autour des chaufferies nucléaires étaient équipés de dosimètres et respectaient certaines distances de travail mais ceux qui oeuvraient sur les missiles ont été complètement négligés et travaillaient directement sur les armes ».
« Faibles doses »
Plus tard, on a expliqué aux ouvriers que les faibles doses n'avaient pas d'incidence sur leur santé. Aujourd'hui, il est admis qu'« une exposition prolongée, même à faible dose, peut avoir des effets dangereux et amener à développer des pathologies notamment de type cancérogène ». C'est en tout cas les dernières conclusions rendues par le tribunal administratif. D'où le motif de satisfaction de l'association qui a constaté que le ministère de la Défense venait de se désister de l'appel contre les jugements préjudice anxiété liés à la double exposition rayonnement ionisants et amiante des ouvriers de la pyrotechnie de l'Île-Longue. Les jugements deviennent définitifs pour 15 personnes qui ouvrent la voie de la reconnaissance officielle de ce préjudice.
Elles se verront remettre en réparation entre 10.000 et 16.000 € chacune.
Cancers et problèmes cardiaques
Plus d'une vingtaine d'ouvriers supplémentaires ont engagé le même type de procédure. Pendant ce temps, les cancers sont nombreux à se déclarer entre 50 et 60 ans chez les anciens de l'Île-Longue. « Au moins six leucémies ont été officiellement reconnues parmi les membres de notre association, résume le président. Et malheureusement, les cas de maladie se multiplient au fil du temps, même auprès des plus physiquement irréprochables et sportifs d'entre nous. Notamment les problèmes cardiaques qui sont nombreux, selon nos observations ». Toute la difficulté consiste à établir le lien entre l'emploi occupé et le cancer déclaré. Une seconde décision de justice va parfaitement dans ce sens. Elle concerne un chaudronnier tuyauteur de 61 ans, victime depuis 2013 d'une leucémie. Il a travaillé pendant 17 ans en zone radiologique surveillée des chaufferies nucléaires de SNLE. Le tribunal vient de prononcer la faute inexcusable de son employeur, sans que le ministère de la Défense ne fasse appel.
Au-delà des ouvriers de l'Île-Longue
« Et on ne va pas s'arrêter là », assure André Guengant, également atteint d'un cancer. « Nous sommes en train d'établir la liste des anciens de l'Île-Longue victimes d'un cancer ou de complications cardiaques. Nous étendons nos recherches aux marins et civils de Mururoa, sans oublier les sous-mariniers qui ont travaillé en environnement nucléaire pendant des années ».
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