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1980. Rien n’était encore joué. Théo Le Diouron, André Cabon, Guy de Lignères, Jean-Charles Perazzi, Jean Théfaine, Daniel Yonnet, Noël Guiriec, Paul Bilheux, journalistes et photographes au journal Ouest-France, avaient vécu six semaines intenses au milieu d’une population révoltée. Il fallait un témoignage et ce fut "Plogoff-La-Révolte".

 

2015. 35 ans se sont écoulés. Les journalistes et photographes du journal Ouest-France, anciens et actuels, se souviennent et souhaitent raviver la mémoire.

 

1980. Plogoff la révoltée.

 

"Ce livre n’est ni un roman ni un essai, nous disent les auteurs, c’est le témoignage de huit journalistes finistériens qui ont vécu heure par heure, jour par jour, le rude combat de Plogoff et de ses voisines Goulien, Cléden-Cap-Sizun et Primelin et ce pendant les six semaines qu’a duré l’Enquête d’Utilité Publique, phase administrative légale avant l’implantation d’une centrale nucléaire.

A Plogoff, la centrale nucléaire doit être construite dans la falaise rocheuse à quelques encablures de la grandiose Pointe du Raz, face à l’Ile de Sein, point final de l’Europe.

Or les habitants de Plogoff, s’ils rejettent avec force le nucléaire, refusent tout autant de voir disparaître leur identité, leur civilisation. C’est cette lutte du pot de terre contre le pot de fer que ce document raconte. Un combat culturel que paysans, marins,femmes et enfants ont mené avec grandeur et imagination."

 

On les montrera encore longtemps les photos de Noël Guiriec et Paul Bilheux. Chacune illustre un moment de la lutte que vient éclairer le texte des journalistes qui l’accompagne. Ce n’est pas un roman nous disent-ils mais, de la réalité , ils ont fait une épopée.

 

Et tout cela se termine par le superbe texte de Per-Jakez Hélias sur "la boutique du monde" et son ironique conclusion de bigouden bien dans ses boutou coat.

 

"Ah ! J’allais oublier. Il y a des gens qui aiment leur pays, qui l’aiment tout simplement. A Plogoff et partout ailleurs. Mais c’est là un paramètre qui n’entre pas dans les calculs des économistes de progrès. Et c’est un luxe dont il semble bien, désormais, que nous n’ayons plus les moyens."

 

Plogoff, 35 ans après.

 

35 ans après, une nouvelle génération de journalistes a pris le relai des anciens. Eloignés de l’évènement ils ont su dresser un tableau plus large qui, au delà de Plogoff embrasse toute la Bretagne et l’ensemble des acteurs du conflit, écologistes, naturalistes, défenseurs de la langue et de la culture bretonne, simples citoyens... y compris ceux qui à l’époque étaient partisans du projet de centrale, ceux qui chez EDF l’avaient en charge, et ceux qui, dans la police, se voyaient cantonnés au rôle piteux de gardiens de camionnettes et rapidement assimilés à des troupes d’occupation.

Cette lutte est devenue l’emblème de la plupart des luttes écologistes menées depuis cette date en Bretagne. Dans son introduction, Christian Gouérou n’oublie pas celles du moment, Notre Dame des Landes, Sivens... et encore la lutte contre l’imposition d’une centrale électrique à une population qui la refuse : la centrale électrique à gaz projetée à Landivisiau.

 

 

Un document à lire pour bien comprendre que loin d’être un mythe, le combat de Plogoff, par ses méthodes et ses motivations, rencontre ceux d’aujourd’hui.

Chapeau aux journalistes qui l’ont réalisé.

 

Voir aussi sur FR3 Bretagne

Tout au bout de la pointe du Raz, la Bretagne ne veut pas entendre parler d’un projet de centrale nucléaire, et le fait savoir. C’était il y a 35 ans. "A Plogoff, on n'est pas riche, mais heureux", entendait-on. Ouest-France revient sur l’événement. Une chronique d'Aline Mortamet

Entre février et mai 1980, Plogoff était quasiment en état de guerre. Une mobilisation sans précédent. Des routes coupées, et des barrages improvisés. Et des murets de pierres, qui offraient en abondance des projectiles pour les manifestants.

 

 

 

Nos confrères de Ouest-France insistent notamment sur le rôle des femmes, particulièrement crucial dans ce combat. Les maris étaient souvent marins, c’était donc les épouses qui montaient les barricades. La militante écologiste Renée Conan, et la chercheuse Annie Laurent ont recueilli leurs témoignages dans un livre Femmes de Plogoff. Extraits : « Pour moi, ça a été plus dur avec les mobiles qu’avec les Allemands. Pendant la guerre, ils ne nous embêtaient pas, tandis que ceux-ci tapaient sur tout le monde, petits et grands ». Une autre : « Les hommes n’auraient pas eu la patience de rester comme ça en face des mobiles ». Ou encore : « A Plogoff, on n’est pas riche, mais on est heureux. On a l’air, on a la plage. Et depuis l’enquête, on trouve notre pays encore plus beau ».

 

 

L’édition spéciale Plogoff revient aussi sur quelques grandes figures, à commencer par celle de l’incontournable commandeur Jean-Marie Kerloc’h, qui était maire de la commune en ces années troublées. Et qui avait déclenché la bataille des symboles. Pour marquer le début de l’enquête publique, le drapeau national de la mairie est remplacé par un drapeau breton.

 

 

Ou encore ce prof de physique qui fût l’un des militants antinucléaire de la première heure, à Landerneau. Gérard Borvon organisait des cours du soir pour vulgariser le nucléaire, afin que les gens soient mieux à même d’en dénoncer ses dangers. Ou enfin le colonel de gendarmerie qui commandait les mobiles, et a livré ses souvenirs dans une revue historique de la gendarmerie en 2010 : « J’en retire une leçon, toujours la même : c’est qu’il faut rester calme. »

 

Replongez-vous dans des photos emblématiques, ressorties de la malle aux archives. Comme l’exemple de cette bergerie construite sur le site de la future centrale avec des moutons pour freiner le rachat des terres par EDF. Avec EDF qui avait communiqué sur son projet, avec toutes les maladresses de l’époque. A propos du complexe industriel envisagé : « Seuls les dômes dépasseront du plateau et seront visibles de la pointe du Raz. Ces dômes seront blancs, les maisons bretonnes le sont aussi.» Le tact et le chic de la communication en version 1980...

 

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Lire dans ECOREV : Plogoff, un moment d'écologie populaire.

Ecouter dans "Là-ba si j'u suis" : Plogoff, des pierres contre des fusils.

Voir : Thalassa à Plogoff

 

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Voir aussi les affiches de Plogoff

JPEG - 49 ko
                                  Enquête mascarade

Voir aussi :

 

 

Plogoff, un combat pour demain.

 

C’est d’abord la chronique du premier combat victorieux contre le lobby nucléaire : celui de la population de Plogoff dans la Pointe du Raz et des comités qui la soutenaient.

C’est aussi un document utile à tous ceux qui, aujourd’hui, reprennent ce combat. Que ce soit contre l’EPR de Flamanville ou contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, le barrage de Sivens ou la centrale électrique à gaz de Landivisiau.

 

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L’auteur :

Gérard Borvon a été l’un des participants actifs de la lutte contre l’installation d’une centrale nucléaire en Bretagne. Il a, en particulier été l’un des rédacteurs du journal "NUKLEEL ?", le journal de la coordination des Clin (comités d’information nucléaire). Il en a conservé une abondante documentation.

 

Contact :
Gérard Borvon 20 rue des frères Mazéas 29800 Landerneau. Tel. : 02 98 85 12 30

On peut commander le livre "Plogoff, un combat pour demain" :

en adressant un chèque de 19 euros (15 euros+ 4 euros de port) à : Gérard Borvon 20 rue des frères Mazéas 29800 Landerneau.

 

La recette sera intégralement versée au profit de la lutte contre la centrale électrique au gaz de Landivisiau.

 

 

 

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