Une émission de Thalassa
lundi 4 avril 2011, par
Entre le 31 janvier et le 14 mars 1980.
Telles sont les dates qui avaient été choisies pour l’enquête d’utilité publique concernant le projet de centrale nucléaire de Plogoff.
Dès le 9 janvier, Jean-Marie Kerloc’h, maire de Plogoff, et Pierre Guével, maire de Primelin, brûlent, sur la place de la mairie de Plogoff, les dossiers de synthèse que le préfet leur avait adressés courant Décembre.
Bientôt allait commencer une "occupation militaire" de Plogoff et du Cap Sizun à laquelle devait s’opposer la résistance exemplaire de la population soutenue par la multitude des comités antinucléaires bretons.
La victoire était au bout de ce combat et une légende était née.
Trente ans après, on s’en souvient en Bretagne et ailleurs.
première mise en ligne, 2août 2010.
Nous avons retracé ce combat dans "Plogoff, un combat pour demain" et en particulier dans le chapitre "Plogoff occupé".
Faire parvenir un chèque de 19€ (15€ + 4€ de port) à :
Gérard Borvon 20 rue des frères Mazéas 29800 Landerneau
En témoigne le renouveau du succès du film de Nicole et Félix Le Garrec "Plogoff, des pierres contre des fusils".
Les auteurs l’ayant récemment enregistré sous forme de DVD, le film a connu une diffusion qui a étonné ses auteurs. Ils se sont vus invités pour des réunions publiques en Bretagne d’abord mais rapidement sur l’ensemble de l’hexagone (Lille, Roubaix, Clermont, Laval...) et même à l’étranger.
Et à chaque fois un public nombreux et attentif. Anciens combattants des lutes de 80 ? Quelques unes et quelques uns nécessairement mais surtout de nombreux jeunes qui découvrent une lutte dont ils étaient loin d’imaginer l’intensité et qui, pour la plupart, n’étaient pas nés au moment de Plogoff. Pour certaines et certains c’était la vieille saga racontée maintes fois par leurs parents qui revivait sous leurs yeux.
Étonnement en constatant la violence des affrontements. Étonnement aussi devant l’image de solidarité que révèlent les scènes enregistrées pendant l’enquête : solidarité entre les générations, solidarité entre les ruraux de Plogoff et des communes bretonnes et les urbains de Quimper et Brest, solidarité avec les autres sites menacés en Bretagne et ailleurs.
On sent parfois du regret chez les jeunes spectateurs : regret de vivre dans une société où il ne leur semble plus possible de vivre ces grands moments de révolte utopique. Regret qu’il faut alors tempérer : rien n’était donné avant Plogoff et personne ne sait ce qu’il adviendra des mobilisations actuelles.
Nouveau : une tournée dans les îles : Molène, Ouessant, Batz, Groix et des soirées projections qui parfois se prolongent autour d’un buffet.
Des invitations dans les lycées, les facultés mais aussi les prisons. Celles de Rennes, de Saint Brieuc, de Brest. Drôle d’impression certainement pour les prisonniers que de voir le film de ces affrontements entre gendarmes et manifestants dont beaucoup à casquette de marin-pêcheur.
Faisant le tour des côtes Bretonnes, l’équipe de Thalassa s’arrête à Plogoff. Comme auteur de "Plogoff, un combat pour demain", je suis contacté. J’invite l’équipe à joindre mes amis Nicole et Félix Le Garrec. Une belle journée dans la pointe du Raz avec trois jeunes journalistes enthousiastes.
Voir aussi sur internationalnews
Chez Nicole et Félix Le Garrec
Extrait du journal "Le Télégramme"du 11 avril 2008 :
"Toujours plus fort. Le cercle celtique Korriged Is s’attaque à Plogoff. Leur précédent spectacle nous avait conduits Outre-Atlantique au début du XX e siècle. Cette fois, ce voyage dans les années 1980 s’annonce encore plus décoiffant. Rares sont les créateurs qui se coltinent l’histoire récente. Quand un cercle celtique, dont l’appellation renvoie toujours aux chorégraphies classiques s’attaque au ballet antinucléaire entre manifestants et CRS, on frise l’inconscience. Ou alors, il faut être Douarneniste."
Il fallait effectivement être jeune et Douarneniste pour monter un tel spectacle mais quel succès !
Reçu de Korriged Is : Pour info nous avons la joie de jouer notre spectacle "Plogoff !" au
théâtre de Cornouaille de Quimper le Samedi 13 Mars 2010 à 20h30.
Pour plus d’info sur le spectacle, voir :
Le numéro de Janvier-Février 2010 de la revue Ar Men titre sur les 30 ans de la lutte de Plogoff avec un article fort documenté de Gilles Simon qui a récemment soutenu une thèse de sciences politiques à l’Université de Rennes 1 sur "L’apprentissage de la mobilisation sociale. Le cas de "Plogoff" et du mouvement antinucléaire en basse Bretagne (1974-1986)".
Plogoff, objet de thèse ? C’était déjà le cas avec la thèse soutenue par Tudi Kernaleguenn sur les luttes sociales des années 70 en Bretagne, Ecosse et Galice, travail à l’origine de son ouvrage publié en 2006 : Luttes écologistes dans le Finistère (Yoran Embanner).
Plogoff est donc entré dans l’histoire et cet article de Ar Men nous le rappelle.
L’auteur a interrogé les acteurs et il nous donne d’abord le témoignage de souvenirs parfois désenchantés. " Souvent âgés de moins de trente ans, les militants antinucléaires ont eu du mal à rattraper le fil d’une vie normale après 1981 nous dit-il".
Qui s’en étonnerait ? Les plus âgés, ceux de 68 qui frôlaient alors la trentaine, se souviennent aussi de la gueule de bois qui, pour certaines et certains d’entre eux, avait suivi les lendemains du printemps de mai. D’autres, au contraire, sans baisser les bras avaient su participer à leur manière à la poursuite du rêve alimenté par LIP à Besançon, par le Larzac et ici par Plogoff.
Sans nier ce difficile retour au train-train de la politique post-81, pour de nombreuses militantes et militant des CLIN (Comités Locaux d’Information Nucléaire), l’après Plogoff a trouvé son prolongement dans la mobilisation contre le nucléaire militaire (n’oublions pas la Base de sous-marins de l’Ile Longue) et dans tout ce qui fait, aujourd’hui, le quotidien de la mobilisation écologiste en Bretagne (Marées noires, marées vertes, nitrates, pesticides... les sujets ne manquent pas). La victoire de Plogoff a aussi été, pour eux, non pas la fin mais le début d’un nouvel engagement.
C’est ce que montre bien l’auteur de l’article dans son paragraphe sur "Les rétributions de la mobilisation" :
Extrait : "An niveau hexagonal, la mobilisation de "Plogoff" a été l’une des rares victoires remportée par le mouvement antinucléaire sur les promoteurs de l’atome. Elle a, depuis, contribué à la constitution de l’identité des tenants de l’écologie politique. A l’université d’été des Verts organisée à Qimper du 23 au 26 Août 2007, les participants ont été conviés à une projection du film documentaire de Nicole Le Garrec, "Des pierres contre des fusils", tourné lors de l’enquête d’utilité publique. Le débat qui a suivi n’a pas été un moment d’échanges théoriques sur les orientations du parti, mais plutôt un moment de convivialité, autour d’une mobilisation sociale qui constitue une des pièces du costume d’Arlequin de l’identité des écologistes".
A l’évidence, les écologistes, et les Verts en particulier, doivent beaucoup à Plogoff.
L’émission peut-être écoutée ici
voir l’article sur le site de Christophe Pluchon
Une assistance unanime : « Cela fait chaud au cœur de discuter avec les réalisateurs et de revoir Plogoff. Cela ne s’oublie pas ! ».
Le sujet continue à mobiliser : jeudi soir, à l’Arthémuse, plus de 150 spectateurs ont assisté à la projection du film documentaire de Nicole et Félix Le Garrec « Plogoff, des pierres contre des fusils », suivie d’un débat riche en émotion, en informations et en témoignages.
« Un travail d’équipe »
À l’initiative du service animation du Cap Glazik, en partenariat avec Ti ar Vro Quimper et l’Arthémuse, la projection sur grand écran, de ces six semaines de lutte contre l’implantation de la centrale nucléaire, a ravivé les souvenirs de ceux du Cap ou du Pays Glazik qui « y étaient ».
La projection a également éveillé les questionnements de ceux qui le découvraient. La force est imprimée dans les plans, les travellings du cameraman Félix Le Garrec, dans les photos en noir et blanc de Noël LeGuirriec et Eugène Le Droff, captant la détermination de ces hommes et de ces femmes, le fichu noué sous le menton à qui Nicole Le Garrec, fine et précise, donne souvent la parole.
« Nous avons filmé un combat qui a réussi et ce fut un travail d’équipe », commenteront les réalisateurs, rappelant le preneur de son, Jacques Bernard et l’accueil de la population.
Plogoff va-t-il devenir une légende ?
La messe de cinq heures rassemblant chaque jour les habitants pour le face-à-face avec les forces de l’ordre, les lance-pierres, le soutien des voisins et des bergers du Larzac.
« Oui, dira le scientifique Gérard Borvon, Plogoff reste un fait historique et non une légende. Il témoigne d’un courage et d’un exemple de résistance ». Les réalisateurs ont, depuis trente ans, sillonné le monde, été invités dans les prisons, les églises, les centres sociaux et dans les grandes salles.
« On peut porter sur cette lutte différents regards, beaucoup y retrouvent une confiance », conclut Nicole LeGarrec. En fin de débat, s’élève la voix d’Aline : « J’ai vécu toutes ces journées. J’ai le DVD à la maison mais je ne peux pas le regarder, c’est pourquoi je suis venue ce soir. Tant de visages comme celui de Phine, ma soeur, ont disparu et, surtout, tant de choses ont changé à Plogoff ».
Le 24 mai 1980, entre 100 000 et 150 000 manifestants se rassemblent à Plogoff pour dénoncer un projet de centrale nucléaire qui devait être construite à la pointe bretonne. Le projet avait été lancé en 1975. En 1978, c’est finalement le site de Plogoff qui est retenu.
L’enquête pblique démarre le 31 janvier 1980, une procédure immédiatement refusée par les élus locaux, les habitants et les militants écologistes qui affronteront à plusieurs reprises les forces de l’ordre.
Finalement, c’est le tout nouveau président de la République, François Mitterrand, qui décidera d’abandonner le projet en 1981.
30 ans ont passé depuis les événements de Plogoff. Dans la mémoire collective, cette lutte contre le nucléaire et l’État a laissé des traces indélébiles. Aujourd’hui, la commune s’apprête à accueillir, sur ses terres, une vaste centrale solaire.
Plus de slogan antinucléaire ou insurrectionnel à l’entrée du bourg qui vient d’être réaménagée. Une municipalité qui n’a jamais commémoré la fin de la lutte et qui n’entend pas le faire pour le 30eanniversaire. Amélie Kerloc’h, l’ancienne maire, qui refuse de s’exprimer sur le sujet. Plogoff aurait-elle mis un mouchoir sur son combat contre la centrale ? « Non. Les gens n’ont pas oublié. Ils considèrent simplement qu’ils ont fait ce qu’il fallait faire et ils ont tourné la page », commente Maurice Lemaître, le maire divers gauche de la commune, élu aux dernières municipales. « Le comité de vigilance existe toujours. Il veille, l’arme au pied ».
« Les jeunes ne sont pas franchement intéressés par ça. Ce sont les anciens qui en parlent le plus », témoigne Carlos, le tenancier du bar la Flambée, récemment arrivé de la région parisienne. C’est ici, sur le bord de la route qui mène à la Pointe du Raz, qu’on se retrouvait en 1980 après les charges épiques contre les gardes mobiles. Souvent, ceux qui y étaient, racontent aux plus jeunes comment ça se passait. Certains sont assez nostalgiques. « Ils m’ont demandé de ne pas jeter les tables où ils avaient gravé leurs initiales lors des affrontements ». Ce que Carlos a fait. Ses faits d’arme, Jean aime bien les raconter. Cet alerte retraité montait au front avec sa femme et ses enfants. « Parfois on partait au boulot sans avoir fermé l’oeil de la nuit. C’était dur mais on était persuadé qu’on allait gagner ».
Selon ce couple, les partisans de la centrale étaient vraiment minoritaires. « Les pros et les anti se sont bouffé le nez dans certaines familles qui portent encore le poids de cette division », poursuit Jean. Des voisins aussi évitent de se parler sachant que les avis divergent de l’autre côté de la haie. Pour certains, ce projet de centrale faisait miroiter un avenir prometteur. « Effectivement, en termes d’emplois c’était énorme. Rien que pour la construction, on prévoyait 3.000 personnes », détaille le maire. À l’époque, Plogoff comptait 2.000 âmes. « La population aurait été complètement broyée par cet apport extérieur ». Elle en avait conscience et cet élément, comme l’hostilité au nucléaire, a été déterminant dans la lutte. Les années ont passé et la commune a poursuivi son déclin démographique pour atteindre les 1.500 habitants. « Il manque une industrie, une locomotive économique avance le tenancier de La Flambée.
Ce constat, Maurice Lemaître le fait aussi. « Pendant longtemps, la commune était habitée en majorité par des marins d’État ou de commerce. Cette population a vieilli, sans avoir été renouvelée. « Résultat, maintenant 60% des habitants ont plus de 60 ans. La commune fait office de laboratoire pour la France de demain », plaisante à moitié le maire qui fait tout pour contenir une nouvelle hémorragie démographique. « On vient de lancer un programme de trente pavillons. L’ancienne école publique va être transformée en logements sociaux. On fait tout pour que les gens restent ou s’installent au pays ». Parallèlement le commerce local prospère. La pharmacie va être reprise, comme le bar-PMU et la boucherie-charcuterie. Pour financer ses chantiers, la commune bénéficie des retombées de la fréquentation de la Pointe du Raz, classée grand site de France. Chaque année, les parkings lui rapportent la coquette somme de 115.000euros sur un budget global de 2M€. « Pas anodin, mais pas scandaleux », atténue le maire.
* Didier Déniel
Contrairement à la pêche qui fait toujours vivre quelques familles ici, l’agriculture n’a jamais tiré la commune vers le haut. Pourtant, des paysans vivaient du produit de cette terre battue par les vents et ridée par le soleil. Le dernier vient de faire part de sa volonté de prendre sa retraite prochainement. Ces terres, comme les nombreux hectares désormais disponibles, ne tomberont pas dans l’escarcelle du conservatoire du littoral. On devrait y aménager, l’an prochain, le premier grand champ solaire de Bretagne. Ce projet, piloté par le groupe NGI3E d’Amiens, couvrira de 10 à 15 hectares au lieu-dit Landrer, sur les hauteurs de la commune. 44.000 panneaux photovoltaïques y seront déployés à une hauteur de 80cm à 2m et profiteront des 1.180heures de soleil annuelles dont bénéficie Plogoff. Ils produiront l’équivalent électricité d’une agglomération de 1.300 foyers, soit deux fois les besoins de la commune. L’électricité sera revendue à EDF.
« Un beau pied de nez à l’histoire »
Pour le maire qui pousse ardemment à la roue pour que ce projet voit le jour, c’est un beau pied de nez à l’histoire. « Pascal Billot, un des dirigeants de NGI3E, possède une maison sur la commune. Il nous en a parlé et on l’a suivi ». Les parcelles seront louées plus de 1.500euros l’hectare à l’année aux propriétaires. Elles seront entretenues par une centaine de moutons. De nombreux baux courant sur une vingtaine d’années ont déjà été signés. La commune et la communauté de communes tireront, elles aussi, un bénéfice de cette opération. Elles empocheront le produit d’une contribution économique territoriale. Plogoff n’est pas la seule commune du secteur à regarder de face le soleil. Goulien, elle aussi, est sur les rangs avec un projet plus grand. Dans quelques mois, le Cap Sizun pourra se targuer d’être autonome énergétiquement. Tout un symbole.
* D.D.
Le télégramme. 31 juillet 2010
En 1980, à Plogoff(29), les affrontements entre forces de l’ordre et opposants au projet de centrale nucléaire battent leur plein. EugèneLe Droff, photographe au Télégramme, immortalise, dans la mêlée, l’arrestation d’un manifestant.
Plogoff a joué des poings durant de longs mois contre l’État français et EDF qui voulaient imposer une centrale nucléaire dans cette petite commune du Cap-Sizun. De 1978 à 1980, les affrontements ont été nombreux sur cette terre battue par les vents. Particulièrement quand le maire, Jean-MarieKerloc’h, a refusé d’accueillir les commissaires de l’enquête d’utilité publique à la mairie. Le préfet a contourné cette difficulté en aménageant deux mairies annexes dans des camionnettes. Véhicules qui, pendant 40 jours, tous les soirs sur les coups de 17h, quittaient la commune sous la haute protection des gendarmes mobiles pour rejoindre Pont-Croix. Pendant six semaines, ces retraits ont donné lieu à des affrontements musclés. Eugène Le Droff, photographe au Télégramme, auteur du cliché ci-dessus, a couvert, pour le journal, ces journées de lutte. « C’était très, très chaud, se souvient-il. Les gens de Plogoff étaient vraiment déterminés. Ils l’avaient déjà démontré quand, pour la première fois, les gardes mobiles étaient arrivés dans la commune. Ils avaient freiné la progression des gendarmes avec des barrages. Il leur avait fallu 9heures pour atteindre la mairie ». Pendant l’enquête publique, la tension montera de trois crans. « La population entendait ne pas perdre un centimètre de terrain face aux gendarmes. Et tous les jours, c’était le même cérémonial. Ça bardait vers 17h ». Les gendarmes étaient à bout. Il faut dire que la population ne les ménageait pas. Usant de toutes les provocations pour les faire craquer. « Alors, de temps en temps, les forces de l’ordre tentaient d’arrêter un opposant particulièrement actif. Dans le but de le faire condamner pour faire un exemple, précise Eugène Le Droff. C’était clair. Ceux qui étaient chargés de les arrêter portaient des chaussures de sport et pas des rangers ».
L’engagement des femmes
La scène immortalisée par notre confrère en dit long sur l’engagement des femmes qui, souvent, étaient au premier rang. « Elles avaient très vite compris que les gardes mobiles hésiteraient à les brutaliser. Ça n’était vraiment pas bon pour leur image. Alors, à chaque fois que les gendarmes faisaient une incursion, elles s’interposaient ». Eugène Le Droff dit ne pas se souvenir exactement quand ce cliché a été pris. Tant les choses allaient vite.
« Les gendarmes ne nous aimaient pas »
Quotidiennement, comme les autres photographes et journalistes, il se trouvait au centre de cette violence. « Les gendarmes ne nous aimaient pas. C’était clair. On était les empêcheurs de matraquer en rond. Régulièrement, on essuyait des tirs de bombes à gaz lacrymogène. Il fallait aussi éviter les pierres lancées par les manifestants. Ça n’était pas évident.Mais entre nous, la solidarité jouait àplein... ». La photo d’Eugène Le Droff a, bien évidemment, fait l’objet de publications dans Le Télégramme. Elle a aussi été utilisée par Félix et Nicole Le Garrec, réalisateurs du documentaire « Des pierres contre des fusils ». Mais aussi par la revue Armen (*) pour illustrer un sujet sur Plogoff, en début d’année.
* Armen numéro174 : L’héritage de Plogoff.
Didier Déniel
PLOGOFF. Chronique d’une victoire contre le nucléaire. Commander le livre.
On peut commander le livre "Plogoff, un combat pour demain" :
en adressant un chèque de 19 euros (15 euros+ 4 euros de port) à : Gérard Borvon 20 rue des frères Mazéas 29800 Landerneau.
Ils s’en souviennent encore. Ce 10 mai 1981, ils ont gagné : il n’y aura pas de centrale nucléaire à Plogoff. Cinq ans de résistances, des affrontements violents, six semaines d’enquête d’utilité publique. Retour à Plogoff avec ceux, on le sait aujourd’hui plus que jamais, qui ne se sont pas battus en vain. Un reportage d’Antoine Chao. Avec Nicole et Felix Le Garrec et Gérard Borvon.