Ce titre est celui de la revue Damoclès qui a rendu publics des documents classés "secret défense" au sujet des retombées nucléaires sur l'île de Mangareva. Elles ont été provoquées par le premier essai de la France à Moruroa le 2 juillet 1966. L'article a été largement relayé par les médias polynésiens et ceux de la métropole. Comme aux Etats-Unis, en Allemagne, en Nouvelle-Zélande, en Australie, les révélations qu'il contient font l'effet d'un bombe.
Le rédacteur en est Bruno Barillot. En 1984 il a créé, avec Patrice Bouveret et Jean-Luc Thierry, le Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits (CDRPC) qui diffuse Damoclès. Sous sa signature, les numéros 112-114 apportent les preuves accablantes du mépris avec lequel ont été traitées les populations de la Polynésie pendant toute la période des essais.
Le 2 juillet 1966 l'armée française procédait à son premier tir aérien à Moruroa. Pour ce premier tir les militaires voulaient un symbole fort, son nom sera celui d'une étoile, la mythique Aldébaran. Suivront Rigel, Arcturus, Encelade, Phoebe, Centaure... définitivement souillées par ce parrainage imposé des plus polluants essais nucléaires.
A 5h34, la bombe de 28 kilotonnes explosait au dessus de Moruroa. Elle avait été tirée depuis une barge située dans le lagon. Mauvais calcul, peu après le tir un nuage radioactif se dirigeait vers Mangareva dans les Gambier.
Les festivités prévues sont annulées. Un bâtiment chargé des contrôles biologiques, "la Coquille" est immédiatement envoyé sur place pour évaluer la situation. Il accoste le 5 juillet à Rikitea, le village principal de Mangareva. Il y reste jusqu'au 10 juillet. Comment ne pas être révolté à la lecture du rapport "secret", rédigé par le docteur militaire Philippe Million, que publie Damoclès.
On y apprend que la salade non lavée présentait une radioactivité 666 fois supérieure à celle normale d'un végétal et qu'elle était encore 185 fois plus élevée après avoir été lavée. Ce que ne dit pas le rapport c'est qu'il n'y a aucune comparaison possible entre la nocivité de la radioactivité naturelle d'un végétal et celle des éléments artificiels issus de l'explosion déposés sur ses feuilles. L'eau de boisson des citernes présentait un taux 6 fois supérieur à la normale. Quant à la terre : même après des pluies abondantes de plus de 12 heures elle présentait une radioactivité plus de 50 fois supérieure à celle naturelle d'un sol sédimentaire.
Mais le plus ahurissant dans ce rapport est ce qu'il apprend de la façon dont on a volontairement laissé les habitants dans l'ignorance de la contamination qu'ils subissaient. Le document dont le cynisme parle de lui même semble n'avoir été diffusé qu'à deux exemplaires, l'auteur, qui s'y exprime sans détours, n'imaginais certainement pas qu'un jour il serait rendu public.
Abris anti retombées à Mangareva.
Il nous semble important de le reproduire, ci-dessous, dans sa totalité. Pour qu'aucun doute ne soit possible, le numéro de Damoclès en publiait d'ailleurs des photocopies que l'autorité militaire a dû reconnaître comme étant celles de "documents authentiques". Après un court rappel de la chronologie de la mission et la donnée des quelques mesures effectuées, il comporte quatre chapitres consacrés essentiellement à l'ambiance sur l'île et surtout à la façon dont le secret devra être assuré.
Climat psychologique de l'île :
1/ La population tahitienne est parfaitement inconsciente, insouciante et ne manifeste aucune curiosité.
2/ Le Père Daniel rêve de son prochain voyage et ignore ce que peut être une retombée.
3/ Le chef de poste (gendarme Cornette) se doute de quelque chose, multiplie ses douches, mais sans inquiétude sérieuse., Nous l'avons rassuré, c'est un élément sûr qui, quoi qu'il arrive, jouera le jeu.
4/ Les autres "popas" stables de l'île (infirmier, agriculture) ne manifestent aucune inquiétude, ne posent aucune question.
5/ Les militaires localisés à Taku sont au courant sans connaître évidemment, pour la plupart les chiffres atteints. Si certains ont pu être inquiets les premiers jours, ils sont restés discrets et se comportent comme si rien n'était.
6/ Les éléments du L.D.G (laboratoire de géophysique du CEA) qui vivent un peu en vase clos à Rikitea sont les seuls à avoir manifesté une inquiétude. A l'hôtellerie, ils sont encore à l'eau d'Evian, mais consomment les légumes. Leur groupe comprend 2 intellectuels et 3 ou 4 techniciens tous jeunes. L'un d'entre eux aurait déjà été échaudé au Sahara. Ils ont été rassurés par la mission du Lt Colonel de Stéfanis et par nous. Nous leur avons confirmé salades et légumes consommables, avons mentionné les examens faits à bord de La Coquille à titre de contrôle. Ils sont actuellement rassurés pour l'immédiat mais demeurent inquiets pour l'avenir, insistant sur le fait qu'en cas de retombées plus importantes il serait impossible, dans l'état actuel des choses de prendre des mesures sérieuses, ne serait-ce que vis à vis de la population.
En conclusion : La situation psycho-politique au Gambier ne semble pas poser de problèmes dans l'immédiat. Quant aux indiscrétions qui ont pu être commises, il est illusoire d'en chercher les origines. Au Gambier c'est le ministre lui-même, mis au courant par le capitaine su SMSR, qui a prévenu certains de l'existence d'une retombée. Par ailleurs, alors que l'EV chef de poste a passé quelques nuits blanches à Taku à chiffrer et déchiffrer des messages, le L.D.G à Rikitea parle régulièrement en phonie avec Papeete...
Organisation actuelle du commandement.
1/ L'EV chef de poste est débordé. Sans aucun personnel subalterne, (adjoint, fourrier, commis) il est débordé par les questions administratives, codage et décodage de messages, il ne peut planer sur la situation et tenir son rôle. D'autre part, malgré ses brillantes qualités, ses responsabilités sont trop grandes, il n'a ni l'âge, ni le grade pour faire le poids, aussi bien vis à vis d'officiers plus anciens que de vieux sous-officiers roublards . Il est le premier à le reconnaître.
2/ Le capitaine du SMSR a parfaitement réagi. Il déplore simplement la mauvaise organisation locale, le manque de moyens prévus en cas de dépassement se seuil et surtout l'absence de politique franche vis à vis de la population qui nous place en porte à faux. Par honnêteté, il s'inquiète pour les gosses du village qui marchent pieds nus et jouent par terre.
3/ L'officier de la Légion et ses hommes font leur travail impavides.
Suggestions pour la 2ème demi campagne.
1/ Le bilan de la dose totale ingérée par la population est à faire en Août et à remettre uniquement au Cdt GOEN (groupement opérationnel des expérimentations nucléaires militaire). Il sera peut-être nécessaire de minimiser les chiffres réels de façon à ne pas perdre la confiance de la population qui se rendrait compte que quelque chose lui a été caché dès le premier tir.
2/ La mise en place des moyens de protection est en cours : abris, vivres de réserve, eau (étanchéité à revoir pour les deux citernes situées vers la cathédrale de Rikitea, environ 70m3). Renforcer les moyens du SMCB (appareils de détection simples, de plus, ce dernier doit pouvoir jouer un rôle à part entière et pour cela être tenu au courant des mesures prévues, ce qui n'est pas le cas. (Nous avons lu par hasard à Rikitea l'ordre sur les doses seuil et les mesures prévues à Tureia, Reao, Gambier dont le SMCB n'était pas destinataire).
3/ Politique claire vis à vis de la population, pas de discrimination possible pour les tenues de protection, les dosimètres... La tenir au courant serait le plus simple et les déguisements amuseraient sans doute les Mangareviens.
4/ Réorganisation du Commandement local. Un patron ayant le privilège de l’âge et du grade, ayant un minimum de connaissances en radiobiologie, surtout imposant son autorité et sachant acquérir la confiance aussi bien des civils que des militaires semble nécessaire. Lui seul pourrait amalgamer les divers organismes dispersés et compartimentés et en cas d'accident imposer les mesures adéquates sans éveiller l'inquiétude.
Il faudrait, de plus, renforcer le secret, éviter la dualité GOEN-CEP, source de retards et de complications, prévoir des consignes pour les bâtiments de passage (utilisation ou non des bouilleurs, achat et consommation des produits locaux, tenue de permissionnaires ou passagers).
Enfin, organiser des loisirs au Gambier : cinéma notamment qui passionnera la population.
Mesures particulières :
1/ Offrir le voyage à Papeete à la Directrice d'école entre le 20 et 30 Juillet.
2/ Eloigner définitivement des Gambiers et de l'OPP Est le couple d'instituteurs européens, déjà déclaré indésirable à Hao. Lors de cette première demi campagne, ils se trouvent heureusement en vacances à Papeete et en Australie.
Cette dernière phrase se passe de tout commentaire et résume à elle seule l'ensemble du texte : le secret avant tout afin que la population ne se rende pas compte que "quelque chose lui a été caché dès le premier tir."
Une habitante de Mangareva témoigne.
"La population tahitienne est parfaitement inconsciente, insouciante et ne manifeste aucune curiosité." avait affirmé le docteur Million. Les extraits du témoignage de cette habitante de l'île révèlent une tout autre réalité.
L'archipel des Gambier comptait de l'ordre de 600 habitants avant le début des essais. "On amena de plus en plus de gens, et à une époque, il y avait environ mille étrangers (principalement des légionnaires et des militaires français) qui travaillaient ici, ainsi que des Polynésiens qui étaient amenés d'autres îles pour travailler pour eux. Bien entendu, ceci modifia considérablement notre style de vie tranquille à Mangareva. De grands bateaux arrivaient tout le temps, et dès que l'aéroport fut terminé, de grands avions amenèrent davantage de gens et de biens.
Au début, lorsque les premiers militaires arrivèrent, nous fûmes heureux de les accueillir. Nous n'avions jamais vu autant de "popaa" et leur arrivée signifiait du travail, de l'argent et des produits meilleur marché, car soudainement, le transport devint gratuit. Cela signifia également davantage d'alcool , ce qui entraîna souvent des problèmes. Lorsque les légionnaires et les Polynésiens étaient saouls, il y avait beaucoup de bagarres qui donnaient beaucoup de travail aux gendarmes."
Autorités et scientifiques en mission de désinformation.
"Avant le début des essais, beaucoup de personnes importantes sont venues dans les îles : des scientifiques, des amiraux, des généraux et le professeur qui a construit la bombe. Ils organisaient des réunions pour parler aux gens, nous disant de ne pas nous faire de souci, qu'il n'y avait aucun problème et que tout se passerait bien. Ils disaient qu'ils enverraient un bateau de la Marine pour nous évacuer en cas de nécessité. La plupart des gens étaient tellement impressionnés par ces visiteurs importants qu'ils crurent tout ce qu'ils disaient et ne posèrent aucune question."
Des abris ont été construits. Le premier en béton s'est révélé trop exigu. Le second était plus vaste mais fait "en tôle et en plastique ondulé".
"Nous avons dû nous rendre à deux reprises, au moins, dans le nouvel abri. On nous a dit qu'il s'agissait d'une simple précaution. Avant de quitter notre maison, nous avons dû emballer tous nos aliments, les couverts, les assiettes dans des sacs de plastiques fournis par les militaires. Toutes les fenêtres et les portes devaient être fermées hermétiquement. Personne ne devait rester chez soi. Et si nous refusions de venir, le gendarme viendrait nous conduire à l'abri. A l'intérieur de l'abri c'était tout à fait confortable, avec nourriture et boisson gratuites. On pouvait ramener tous les restes chez soi. Après les essais, on distribuait gratuitement de l'eau minérale pour les bébés. Tellement, qu'il y en avait pour plusieurs mois.
dans l'abri pendant un essai.
Dans l'abri, de l'air frais était constamment aspiré à travers d'énormes filtres et un système d'arrosage rinçait sans arrêt le toit. Nous portions nos habits de tous les jours, mais le personnel militaire qui nous accompagnait devait revêtir une combinaison protectrice, des masques et des gants chaque fois qu'ils quittaient l'abri pour travailler à l'extérieur. Après un essai, dès la levée de l'alarme, les gens étaient libres de quitter l'abri et de retourner chez eux. Alors que le toit de l'abri était lavé constamment, personne ne nous disait de laver les toits de nos propres maisons. Aucun nettoyage n'était requis.
La première fois que nous avons dû nous rendre dans l'abri , nous sommes arrivés le matin et nous avons été autorisés à rentrer dans la soirée. Mais la seconde fois, nous avons dû y passer aussi la nuit. L'essai était nommé "Canopus" et ce devait être un essai très puissant. Quelque chose a dû mal se passer parce qu'il était inhabituel de devoir rester la nuit dans l'abri. Par la suite, nous avons découvert qu'il y avait eu de la contamination radioactive. Après chaque essai les militaires faisaient le tour de l'île avec leur compteur Geiger. Normalement, il n'y avait pas de contamination, mais après Canopus il y a eu contamination à Taku. Ils nous ont dit de vider des citernes qui contenaient de l'eau de boisson. On trouva également que les environs de l'abri étaient contaminés. Il avait plu pendant la nuit, et ceci avait sans doute lessivé la poussière radioactive du ciel sur les îles."
Le poisson est interdit à la consommation. En ayant consommé elle est malade. "Près d'une heure après je me suis senti mal, avec diarrhées et vomissements. Puis, j'ai ressenti des démangeaisons partout et mes articulations me faisaient mal. Je suis restée inconsciente pendant un certain temps et le chat qui avait également mangé de ce poisson mourut."
Des médecins viennent les examiner, d'abord des civils puis des militaires. "Ils prirent du sang, des urines, des selles et nous examinèrent. Si quelqu'un refusait d'aller se faire examiner, le gendarme venait le chercher." Un bateau équipé d'un spectromètre vient sur l'île. Chacun doit y monter. "Nous devions nous coucher sur une sorte de civière. Il y avait une musique de fond quand on nous faisait entrer dans la machine et après quelques minutes, on nous ressortissait."
Si seulement quelques personnes étaient alors soupçonneuses, aujourd'hui cette habitante ne peut s'empêcher d'y repenser. "En réfléchissant sur ce qui nous est arrivé, je suis épouvantée de la manière dont nous avons été traités."
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Quand le docteur militaire Philippe Million prétendait dans une vidéo de propagande qu'il n'y avait aucune contamination suite aux essais.
"Reportage au sein du laboratoire de surveillance radiologique à Mururoa. Les scientifiques se rendent sur les atolls et îles environnants la zone des essais nucléaires , ainsi que sur le marché de Papeete, à Tahiti, pour y prélever des produits de consommation courante tels que des langoustes ou des fruits afin de mesurer leur degré de radioactivité. Selon le docteur Philippe MILLON, médecin en chef du service biologique, ces analyses prouvent que les aliments ne présentent aucun risque, malgré leur proximité avec les zones d'essais nucléaires."
Écouter en particulier à partir de 1:36 : "il n'y a aucun risque de contamination par l'alimentation".
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Rapport de l'Assemblée Nationale 28 mars 2019.
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/docs/RAPPANR5L15B1821.raw
Extrait :
UN PASSÉ NUCLÉAIRE DOULOUREUX
L’histoire récente de la Polynésie française est marquée par une importante présence militaire française en raison des essais nucléaires conduits sur le territoire entre 1963, année de l’installation du Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP), et le 23 février 1996, date à laquelle M. Jacques Chirac, alors Président de la République, annonce l’arrêt définitif des tirs.
De juillet 1966 à janvier 1996, la France a réalisé 193 essais sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, choisis en raison de leur isolement, de leur faible peuplement à proximité et du régime de vents dominants qui devait limiter les risques de retombées sur des zones habitées. Sur ces 193 essais, 15 essais dits « de sécurité » étaient destinés à s’assurer que l’engin ne pouvait spontanément s’amorcer et dégager de l’énergie nucléaire en cas d’accident durant le stockage ou le transport tandis que 178 autres ont donné lieu à l’explosion d’un engin nucléaire, à raison de 41 essais dans l’atmosphère entre juillet 1966 et septembre 1974 et 137 essais souterrains de juin 1975 à janvier 1996.
Ces essais nucléaires et leur arrêt ont eu et continuent d’avoir des conséquences importantes en Polynésie française, sur les plans sanitaire, environnemental, économique et social.
Ceux qui résidaient ou séjournaient sur les territoires concernés par les essais peuvent, du fait de leur exposition aux rayonnements ionisants dégagés, avoir développé une pathologie radio-induite. En 2010, le Gouvernement estimait à 127 500 le nombre de personnes ayant séjourné sur le CEP et à 10 000 le nombre de civils concernés par les retombées.
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Le Discours mensonger de Emmanuel Macron.
Voir à partir de 43'.
Le passage le plus surréaliste de son message :
"je veux vous dire aussi clairement que nos scientifiques et nos militaires qui les ont faits alors ne vous ont pas menti. Et je ne veux pas que cette relation de confiance, en particulier avec nos armées, nos scientifiques, puisse être, elle, l'objet de quelques doutes ou quelques voiles, parce que nos militaires ont pris alors les mêmes risques, se sont baignés dans les mêmes eaux avec la même conviction qu’il n'y avait pas de risque et pas de danger ; il n'y a pas eu de mensonge."
La réponse de Moetai Brotherson député de la 3ème circonscription de la Polynésie Française
“Je ne sais pas qui est le conseiller qui lui a mis ça dans son discours, mais il faut le licencier tout de suite. Il ne connaît pas l'histoire. Oui, il y a des militaires, des engagés, le petit métropolitain venu servir la grandeur de la France, qui ont été exposés sur leur bateau, sur leur base comme les Polynésiens. Lui, on lui a menti. Mais les gradés, ceux qui savaient, ils étaient où ? Ils étaient dans des bunkers derrière des murs épais de plusieurs mètres. Pendant ce temps à Mangareva, dans le meilleur des cas, les gens étaient dans une salle omnisport en tôle”
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Un livre pour aller plus loin.
De la Bretagne à la Polynésie. Refuser l'arme nucléaire.
commande en librairie ou aux éditions l'Harmattan
John Doom, né en 1936, a vécu son enfance à Tubuai, une île de l’archipel des Australes, loin des tumultes de la Deuxième Guerre mondiale. Une grande partie de sa vie a été marquée par les questions nucléaires. Jeune homme, il a vécu dans son pays l’irruption du monde militaire et colonial dès la fin des années 1950 lorsque le leader politique local Pouvanaa a Oopa fut éliminé par le pouvoir colonial pour laisser place nette à l’installation des essais nucléaires.
Dès 1964, alors jeune diacre de l’Église protestante, il s’active pour dénoncer l’exil en France de son pasteur, coupable d’avoir osé réclamer une enquête publique préalable à l’installation du centre d’essais nucléaires à Moruroa. Deux ans plus tard, le 2 juillet 1966, au moment de la première bombe française à Moruroa, il se trouve sur l’île de Mangareva comme interprète du ministre de la France d’outre-mer, Pierre Billotte, venu assister (de loin) à l’événement. Ce jour-là, les retombées radioactives sur Mangareva sont telles que la délégation officielle doit s’enfuir précipitamment, laissant une population locale dans la plus totale ignorance.
voir : https://www.obsarm.info/spip.php?article284
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Voir encore :
La vie quotidienne à Mangareva au temps des essais
Voir en particulier le témoignage du gendarme François Cournée.